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Tomber du ciel

C'était l'une des premières promesses qu'il s'était faites en devenant Mister P. : sauter en parachute. Comme un premier défi qu'il s'était fixé immédiatement pour bien montrer que, devenu par la force des choses ce Mister P. qu'il ne connaissait pas le jour d'avant, on allait voir ce qu'on allait voir, ça ne se passerait pas sans que rien ne change, et cette nouvelle naissance, même tardive dans le parcours de sa vie, aurait des répercussions dynamiques, énergiques, toniques ! Tout de suite, il lui avait fallu un défi, un dépassement. Pourquoi avait-il pensé à ce saut plutôt qu'à autre chose, plus proche de ses pratiques d'avant ? Il ne le savait pas. Mais tomber du ciel, tout de même, ça a de l'allure !

Des mois étaient passés. Et des années. Mais Mister P. n'avait pas oublié sa promesse. Hors de question de ne pas relever le défi de "s'envoyer en l'air" dont il avait fait sa thématique annuelle.  Il l'avait affiché, il s'était engagé. Et en fin de ses vacances, après de beaux jours estivaux, il s'était retrouvé, harnaché, dans un petit avion bruyant qui l'emmenait à 4000m.

Alors voilà, maintenant, c'était fait. Il avait senti le goût intense de la chute libre.  Il avait profité en souriant de cette brève immersion dans une nouvelle dimension. 

Bien sûr, il avait pris toutes les précautions. Même un poète, pour tomber du ciel, a besoin d'un parachute.

Et de retour au sol, le cul par terre, il avait bien pris soin aussi, pour la vidéo qui enregistrait son "exploit", de préciser le vrai nom de celui qui venait de faire ce baptême aéroporté : "Mister P.".  La jolie parachutiste vidéaste n'en demanda pas plus. Elle repartit très vite vers d'autres images à saisir entre le ciel et la terre. Et Mister P. retrouva son aimante et son petitou qui, depuis de longues minutes, avaient guetté son arrivée parmi tant d'autres qui, comme lui, avaient déchiré le ciel quelques minutes, puis flotté dans l'azur sous leur voile de couleur avant de se poser en douceur sur la terre des hommes. 

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