Presque 5h. Presque 900 m de dénivelé. Presque 18km. Ça fait beaucoup de « presque » et une sacrée belle rando « à coup sûr ».
La falaise de Ceüse, au-dessus de Gap, en forme «fer à cheval », est connue par les grimpeurs-euses du monde entier. Ce sont eux pour la plupart qui viennent se poser au camping de Sigoyer où j’ai moi-aussi fait étape avec Miss Berlingo (c’est son nouveau surnom!).
Quand on s’approche de ce rocher mythique dans le monde de l’escalade on tombe sur de curieuses pancartes : « Plein sud-Face de rat-Biographie-La lumineuse». Ce sont les noms, souvent marrants et inventifs, des grandes voies d’escalade qui ont été « ouvertes » ici et sont parmi les plus dures au monde. Ma préférée ? « Un pont sur l’infini ». Je me suis contenté, vous vous en doutez, de longer cette superbe falaise, ses dalles et ses surplombs. Aucun grimpeur sur mon passage. Je les aurais cru plus matinaux.
Il me fallait bien pourtant grimper au sommet, moi, simple petit randonneur. Obligé, pour cela, de longuement progresser au pied du rocher sur un petit sentier totalement envahi par une végétation luxuriante et notamment d’ombélifères à foison. J’ai avancé en poussant de la poitrine (et des bâtons) les insectes butineurs dans une sorte de vacarme bourdonnant. Aucune abeille ne m’a piqué. Puis un cri strident ! Une marmotte, à quelques mètres à peine, qui a filé dans son terrier sous un rocher.
Arrivé au bout de la falaise, je n’avais pas le choix. « Le pas du loup » est un peu vertigineux, mais il suffit de bien tenir le câble en main courante. N’empêche, tout de même, léger frisson. Faut s’appliquer.
Après la crête puis le sommet (2016m), on entame la redescente par d’adorables sentiers étroits au milieu des herbes hautes et des fleurs. Comme à Lure hier. Et comme en tant d’endroits de ce type, moyenne montagne, alpages, crêtes ou balcons, que ma mémoire a stockés et qu’elle associe toujours à une grande sensation de plénitude… Tous ces souvenirs Mister P. en fait provision pour demain…
Après, la descente fut longue, mais le corps encaisse bien.
Aujourd’hui je n’ai pas couru. J’ai gardé mon pas de marcheur. Il me va bien. Je me sens inépuisable. Ce n’est pas vrai, bien sûr, mais rien n’empêche de l’imaginer un moment…
Ce soir je mange à Gap, avec grande fillotte et ses 3 Petitous.
Puis j’irai me poser au départ du chemin pour le pic de Bure. Un sacré client celui-là. Je le connais déjà, je sais qu’il est coriace. C’est pour ça que je l’ai mis sur ma liste. Maso moi ? Non, juste intensément vivant.