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  • Le signe

    Il avait d’abord songé à une boussole, image d’un nord philosophique autant que géographique et d’une recherche de directions spirituelles autant que terrestres. Au voyageur tous azimuts on avait suggéré une carte du monde, rappelant ses périples sur la planète et son goût de l’ailleurs. Mais le symbole taoiste s’était rapidement imposé comme une évidence. Cela pouvait paraître pourtant bien commun. Le signe bicolore était depuis longtemps passé dans la langage visuel courant. Mais Mister P. pouvait prouver qu’il l’avait rencontré il y avait très longtemps, dans ses premières quêtes du sens de la vie…. Il avait des preuves. Ecrites.

    Dans ce jeune temps, dans sa vie d’avant, très tôt préoccupé de formuler le pourquoi du comment, de comprendre les causes et de prévoir les effets, de démêler les fils déjà si nombreux de sa pensée et de sa vie inquiète, en ce temps innocent et insolent des premiers questionnements, déjà il avait rencontré ce signe parfait : harmonie des contraires, dualité indispensable, polarités opposées et complémentaires. L’un et l’autre, l’un dans l’autre, l’autre dans l’un. L’un et l’autre dans le tout. Le tout en mouvement. L’absolu et le relatif. Oui, très vite, ce signe l’avait fasciné. Et tant d’années après, il n’avait pas été surpris, cette fois-ci dans sa jeune existence de Mister P., de pouvoir incarner concrètement le yin et le yang dans la cabane aux caresses où se complétaient harmonieusement le féminin et le masculin, l’ombre et la lumière, le corps et l’esprit. Plus que jamais, c’était son chemin, son tao. Voilà pourquoi, malgré toutes ses réticences anciennes à écrire sur ce corps une marque définitive, il avait décidé de signer sa nouvelle identité en inscrivant sur sa peau cette clef de son univers.