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La rivière

Il n'avait pas choisi cette nouvelle horloge qui désormais ne le quittait plus, comme une deuxième ombre pesante et sombre. Le temps, son temps, était donc doublement compté. Bien sûr il suffisait alors de plonger dans l'absolu présent, comme le préconisent les docteurs de l'existence. Plus facile à dire qu'à faire. Il avait pourtant longuement pratiqué dans sa première vie cet éloge de l'instant. Il en était très fier. Il croyait avoir compris. Mais on ne s'extrait jamais totalement du temps. Le passé, d'ailleurs, lui était relativement doux, l'emportant par exemple au gré d'une image retrouvée, à l'époque bénie de son enfance. Ce temps-là, celui des bras d'une mère, celui d'un monde réduit aux contours de l'innocence et ouvert à tous les possibles, Mister P. aimait le faire revivre pour défier les horloges. Que pouvaient-elles, ces tristes compteuses de vie, contre le sourire d'un enfant au bord de la   rivière ?

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